Guerre en Ukraine Moscou minimise l’importance des céréales ukrainiennes
La Russie a appelé mercredi 8 juin 2022 à ne pas « exagérer » l’importance de la production ukrainienne dans le monde. Le même jour, Moscou s’est dit « prêt » à sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes, à Ankara.
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La Russie a minimisé le 8 juin 2022 le rôle de son offensive en Ukraine dans la flambée des cours des céréales. Les exportations ukrainiennes ne représentent qu’un « trop petit pourcentage [sur le marché mondial] pour avoir un impact significatif sur la crise alimentaire mondiale, qui a déjà commencé », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Plus tôt, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait tenu le même discours, expliquant que « la part de ces céréales représente moins de 1 % de la production mondiale de blé et d’autres céréales. » Avant le conflit, Kiev exportait chaque mois 12 % du blé mondial, 15 % du maïs et 50 % de l’huile de tournesol.
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Moscou « prêt » à sécuriser les exportations
Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a été reçu par son homologue turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara le 8 juin pour discuter de l’instauration de corridors sécurisés en mer Noire, afin de faciliter le commerce des récoltes bloquées dans les ports ukrainiens et par les mines au large.
À l’issue de cette rencontre, où l’Ukraine n’était pas présente, Serguei Lavrov a assuré que Moscou était « prêt à garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens », en coopération avec Ankara. Il n’a toutefois pas annoncé de mécanisme concret propre à rassurer Kiev, malgré les alertes des pays méditerranéens sur le risque de famine mortelle pour des « millions » de personnes.
« Si, comme nos amis turcs nous le disent, la partie ukrainienne est prête à sécuriser un passage entre les mines, alors cette question peut être résolue », a-t-il déclaré, assurant que la Russie était également prête à « garantir » qu’elle ne profitera pas du retrait des mines pour attaquer l’Ukraine par la mer.
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Aide turque
À la demande des Nations unies, la Turquie a proposé son aide pour escorter ces convois, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques.
« Nous avons préparé un plan pour des couloirs alimentaires [sécurisés]. Nous l’avons soumis à la Russie mais [Moscou] renvoie la balle à l’Ukraine », a confié, sous couvert d’anonymat, une source diplomatique turque à l’issue de la conférence de presse commune des ministres turc et russe.
Selon le président ukrainien, 20 à 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées actuellement, mais ce chiffre pourrait tripler d’ici à l’automne. L’Ukraine discute aussi avec la Pologne et les pays baltes pour exporter de petites quantités de céréales par les chemins de fer, a-t-il précisé.
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Lever les sanctions russes
À Ankara, le chef de la diplomatie turque a également jugé « légitime » de lever les sanctions visant les exportations agricoles russes. Mevlüt Cavusoglu a spécifiquement mentionné les « céréales et les engrais » qui ne sont pas concernés par les sanctions occidentales à l’encontre de Moscou mais dont les exportations sont, de fait, empêchées par la suspension des échanges bancaires et financiers.
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